Nicolas Sarkozy annonce des mesures d'urgence pour endiguer le chômage

jeudi 19.01.2012, 05:15La Voix du Nord

À moins de cent jours de la présidentielle, Nicolas Sarkozy a annoncé hier des mesures contre le chômage au cours d'un « sommet social d'urgence » destiné à démontrer sa détermination à affronter les difficultés à un moment où sa popularité reste au plus bas.

Le président a chiffré à 430 ME le coût total de ces mesures, qui seront financées par le « redéploiement » de crédits déjà existants afin de « ne pas accroître nos déficits », a-t-il dit sans entrer dans le détail du financement. Cet argent devra essentiellement servir à doper l'activité à temps partiel (140 M), à supprimer pendant six mois les charges liées à l'embauche des jeunes de moins de 26 ans dans les entreprises de moins de 20 salariés (100 M) et à aider à former des chômeurs « très éloignés de l'emploi » (150 M).


Un renfort de CDD pour Pôle emploi

Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a décidé d'accorder 1 000 emplois supplémentaires à Pôle emploi pour répondre à la hausse du chômage. Ces nouveaux effectifs seront embauchés en contrats à durée déterminée) pour un coût de 39 millions.

À l'issue de ce « sommet de crise » réuni à l'Élysée, les syndicats ont salué quelques avancées, notamment sur la prise en charge du chômage partiel, mais ont dénoncé le « flou » de leur financement (lire ci-desous).La représentante du patronat Laurence Parisot s'est de son côté félicitée d'une rencontre « très riche » avec « deux consensus », sur l'emploi des jeunes et la formation.

La réunion s'est déroulée dans un contexte de tensions après l'abaissement de la note de la dette à long terme de la France parStandard & Poor's, et l'envolée du chômage qui atteint les 10 % de la population active.

Nicolas Sarkozy, qui ne devrait pas annoncer avant mars sa candidature, a souligné dans son discours d'ouverture du sommet que « la gravité de la crise imposait de prendre des décisions » et qu'on ne pouvait « pas attendre les échéances politiques pour décider », dans une allusion au scrutin présidentiel.

Dès avant cette rencontre, le président avait prévenu qu'il tâcherait, jusqu'au bout de son mandat, de réformer la France. Il avait fait de la TVA sociale - réforme du financement de la protection sociale passant par un allégement du coût du travail et une hausse de la taxe - une priorité.

Hier, M. Sarkozy n'a donc pas prononcé les termes de « TVA sociale », mais souligné la nécessité d'abaisser le coût du travail par « une diversification accrue des sources de financement » de la protection sociale.

Il a confirmé à l'issue de la réunion qu'il rendrait « avant la fin du mois » sa décision sur ce « chantier » ainsi que sur la flexibilité du temps de travail, deux mesures impopulaires contre lesquelles syndicats et opposition sont vent debout.

Redoutant une remise en cause du modèle social français, les syndicats des salariés s'étaient rendus en traînant les pieds à ce sommet de crise.

Sur la finance, Nicolas Sarkozy a redit sa « détermination totale à agir sur la taxe sur les transactions financières », se félicitant d'avoir « déjà convaincu l'Allemagne et l'Espagne ». Il a aussi évoqué le besoin de nouveaux logements sociaux et un soutien à l'industrie.

La multiplicité des thèmes abordés pendant ce sommet social a été abondamment commentée par les médias dont certains voient une stratégie de campagne du président candidat, toujours distancé dans les sondages par le socialiste François Hollande.



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